André-Léon Vivrel décide à. Le contexte familial, malgré quelques réticences au début, lui est plutôt favorable. Son premier soutien lui vient de sa mère, Léonie, elle-même peintre amateur. Elle encourage son fils, qui reconnaîtra, plus tard n’avoir pas eu d’autre maître que cette dernière. Elle lui fait peindre son tout premier tableau : « Je m’en rappelle bien, c’était un petit paysage, la vue d’un bois (.), j’avais près de. Son père, que le métier de négociant en vin a éloigné des arts, est fier de rappeler qu’il a lui-même reçu un Premier prix de dessin en 1870. Ce souvenir d’enfance le dissuade de contraindre son fils à s’investir dans l’entreprise familiale au sortir du lycée. Élève à Louis-le-Grand, André-Léon Vivrel rentre à l’ Académie Julian. En 1910, après avoir satisfait aux obligations du service militaire. Élève de Paul Albert Laurens. À l’Académie, il fréquente ensuite les ateliers de Marcel Baschet. À l’École des Beaux-Arts. Époque insouciante où Vivrel ne manque pas un seul bal des Quat’z’Arts où il apparait, tour à tour, déguisé en romain, en égyptien et en Cro-Magnon. La fête se passe à Montmartre, où il loue un atelier au 65 rue Caulaincourt, à huit numéros de celui d’ Auguste Renoir. La guerre et le retour à Paris. En 1913, André Vivrel parait pour la première fois au Salon des Artistes Français. Il participe également à l’édition suivante, avant d’être mobilisé le. Son envol est stoppé net par l’engagement de la France dans la première guerre mondiale. Soldat valeureux de l’armée de Verdun, Vivrel est décoré de la Croix de guerre pour conduite héroïque en 1917. Cette année-là, le temps d’une courte permission, il se marie avec Germaine Degoul. Avant de repartir pour le front, le peintre-soldat laisse en souvenir à ses proches un Autoportrait, où il se représente encadré des effigies de sa mère et de celle de sa jeune épouse. La guerre terminée, Vivrel retrouve son atelier montmartrois. Le marché de l’art sinistré, la reprise est difficile, malgré une Mention Honorable au Salon de 1920 et l’achat, par l’État français, des deux natures-mortes qu’il adresse, la même année, au Salon des Indépendants. Il y expose également deux portraits de Bretonne qu’il entreprend au retour d’un séjour à Ploumanac’h (Côtes d’Armor). Le pinceau gras et la facture large du portrait naturaliste de Vivrel sont ceux qu’utilisait Edouard Manet. En particulier dans ses natures mortes. À partir de 1921, André-Léon Vivrel expose régulièrement, dans les salons parisiens, des peintures de nu avec lesquels il engrange médailles et récompenses. Ses premiers essais dans le domaine datent de l’immédiat après-guerre. En 1922, Vivrel parait pour la première fois au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. Après avoir obtenu le prix Deldebat de Gonzalva. En 1932, André-Léon Vivrel obtient, l’année suivante, une médaille d’argent au Salon des artistes français. Avec Le Temps des cerises. La toile reflète le l’atmosphère insouciante de la Belle Époque. L’année suivante, Vivrel présente des baigneuses, premier tableau d’une série de grands nus adressés au Salon jusqu’en 1943. Suivant une longue tradition initiée par Courbet, pour ne s’en tenir qu’au. Siècle, Vivrel prend prétexte du thème intemporel des baigneuses pour peindre, avec allégresse, le corps féminin, qu’il place invariablement dans un paysage fluvial. Le sujet des baigneuses est toujours d’actualité et dignement représenté au Salon depuis le début du. Siècle par les envois successifs d’ Émile-René Ménard. Avec Jeunesse, envoi de Vivrel au Salon de 1936, ce dernier traduit la pudeur d’une adolescente, se servant maladroitement d’un chapeau de paille pour couvrir sa nudité. Tableaux à deux ou trois figures, le peintre varie la position de ses modèles, selon un schéma hérité des Jeunes filles au bord de la mer de Pierre Puvis de Chavannes. Aboutissement de sa recherche picturale sur le nu féminin, les Baigneuses de 1939 sont gratifiées d’une médaille d’or au Salon des artistes français. Cette ultime récompense couronne une médaille d’argent obtenu par Vivrel, en 1937, lors de l’Exposition internationale des Arts et Techniques de Paris, où Henri Sollier. L’art du paysage. Il ne cesse d’explorer ce genre au fil de sa carrière, suivant les régions qu’il découvre. Son point d’encrage reste le Loiret. Où son frère aîné Marcel, possède une résidence secondaire à Chatillon-sur-Loire. Non loin de Champtoceaux. Où réside Paul Deltombe. Au lendemain de la guerre, désargenté, il s’y réfugie pour peindre la nature à moindre frais. Ses voisins se souviennent de la silhouette pittoresque du peintre, longeant le fleuve à bicyclette. Coiffé d’un chapeau cloche enfoncé jusqu’aux oreilles, l’artiste pédale avec un tableau accroché dans le dos et son matériel de peintre débordant des sacoches. Ainsi équipé, il part pour la journée, tentant de restituer « l’impression instantanée » de ce qu’il observe. Au printemps 1926, Vivrel est de nouveau en Bretagne. D’où il rapporte le Port de Camaret exposé au Salon des Tuileries de 1926. Quelques années plus tard, en 1934, il retourne en Côtes d’Armor, où il compose des marines qui sont autant d’études de ciel. Pendant l’été 1926, Vivrel est en Corse. Il réalise, sur place, des aquarelles présentées, à l’automne, à la Galerie Georges Petit, puis à New York. À chaque fois, la critique unanime vente leurs qualités : « Elles sont vraies, sans artifice ni contrainte et d’une remarquable légèreté ». En 1928, André-Léon Vivrel se rend de nouveau dans le Midi. Restituant la chaude et vibrante lumière de Provence », il peint Le port de Saint-Tropez exposé, la même année, au Salon des Indépendants. Le thème méditerranée s’impose également au Salon des Tuileries, où Vivrel présente des vues de port et des paquebots, témoins d’une industrie touristique florissante. Quand Vivrel n’est pas sur les routes de France, il prend Paris pour modèle. Il peint les ruelles de la butte Montmartre. Les autres quartiers et monuments emblématiques de la capitale, comme la cathédrale Notre-Dame, qu’il représente sur toutes ses faces et à différentes heures du jour. Surtout, il s’attarde sur les quais de Seine, qui lui offrent de nombreux points de vue insolites sur la ville. Ses vues parisiennes ont d’étroites affinités avec celles d’ Albert Lebourg. Dans lesquelles on retrouve la même qualité de lumière atmosphérique et la dissolution des formes architecturales dans le ciel et les eaux du fleuve. Peintre de la diversité. L’exposition Vivrel – peinture récentes qu’organise la Galerie de Berri, en. Illustre, en 31 tableaux, la diversité des genres pratiqués par Vivrel tout au long de sa carrière. L’artiste ne se limite à la nature morte que lorsque la météo ne lui permet pas de s’évader de l’atelier. Il s’y adonne sans regret, le plus important pour lui étant de peindre sans cesse. Âgé, il reconnaît que la peinture a toujours agi sur lui comme une drogue. Perfectionniste, il admet, dans la même interview, avoir détruit nombre de peintures, imparfaites à ses yeux. Cette exigence confirme ce que la critique avait discerné très tôt chez lui, en parlant de ce « quasi inconnu » qui a « du goût, de l’oil et du métier », cela au regard de ses illustres prédécesseurs Pierre Bonnard. Exposant à ses côtés, à la Galerie Th. Peignant jusqu’à son dernier souffle, André-Léon Vivrel s’éteint à Bonneville-sur-Touques. « C’est un « oil » aigu, qui traduit avec une indéniable puissance constructive, et sans aucune fausse note de tons très proches, les chemins creux, les routes solitaires et les ciels mouillés de la Bretagne. « Il admirait Pierre-Auguste Renoir. Il fut surtout peintre de paysages, allant chercher des thèmes dans de nombreuses régions de France, Midi, Normandie. Et très souvent les vues et les quais de Paris. Possédant un talent lyrique, il resta hors des courants à la mode et demeura fidèle à la vieille tradition des paysagistes français. Chaque année, il parcourut les paysages de France, ses sujets favoris, et plus particulièrement le village de Ploumanac’h. Qui figure le plus souvent sur ses aquarelles. Il fait également noter dans son ouvre les tableaux rapportés de ses voyages en Corse. Quelques paysages exécués à Noisy-le-Sec. Où il faisait des séjours toutes les années, ainsi que quelques vues de Paris. « A purely personal form of expression, the impact of Vivrel’s work owes its power to the superb craftmanship which supports it. Nature was to him a constant source of delight and pleasure ; the light in his paintings gives vibrancy to the colors, and whether he is capturing the sun-drenched fields and villages of Corsica and Provence, the green fields of Normandy or the greu houses of Montmartre, there is sense of immediacy which is utterly convincing. Musée Eugène-Boudin de Honfleur. Secrétariat d’État aux anciens combattants et victimes de guerre, Paris, Les meules, huile sur toile 55x46cm dépôt du Centre national des arts plastiques.